Publié dans Politique

Sylvain Rabetsaroana - « Les élections sont impératives pour garantir la stabilité »

Publié le lundi, 23 octobre 2023

La Vérité (+). Onze candidats ont formé un front pour contester le processus électoral actuel. Qu’en pensez-vous ?

Sylvain Rabetsaroana (=) : Ces prétendants ont fait acte de candidature à la HCC, libérant chacun la caution de 200 000 000 d’ariary, participant au tirage au sort à la CENI et acquiesçant les numéros qui leur furent attribués. Leurs noms et numéros s’inscrivent d’ores et déjà dans la noblesse des bulletins uniques. Ils ont apposé leur signature sur la Charte de bonne conduite. Quels desseins nourrissent-ils exactement? Nous évoquons ici le destin de la nation, l’avènement du futur Président de la République. Il est impératif de faire preuve de responsabilité et de maturité.

(+) : Et qu’en est-il de leurs revendications ?

(=) : Elles sont inacceptables. Une poignée d’individus, pour avoir déboursé quelques milliards de francs, s’arrogent le droit de réclamer la dissolution des piliers de la République, tels que la HCC, CENI, le Gouvernement qui assure actuellement la Présidence collégiale. Certains candidats n’ont comme unique dessein que de troubler la sérénité du scrutin. Ils veulent instaurer une transition pour s’emparer d’un siège. Ceux qui sont bernés par leurs belles paroles seront désillusionnés.

(+) : Avez-vous apposé votre signature sur la Charte de bonne conduite au Carlton ?

(=) : Indubitablement, cette Charte a été façonnée et instituée à partir d’un dialogue multipartite, sous l’égide de la FES (Friedrich Ebert Stiftung, Ndlr), afin d’instaurer une sérénité avant, pendant et après les élections. Ces prétendants et leurs partis politiques ont apposé leur sceau sur cette Charte. Curieusement, la FES demeure actuellement silencieuse. Nous en appelons au représentant résident de la F.E.S, M. Constantin Grund, pour réagir et rappeler à l’ordre ces candidats perturbateurs. Que les critiques soient objectives. Il faut que les solutions proposées respectent les dispositions légales, dont la date fixée au 16 novembre 2023, ainsi que la sacralité des Institutions de la République (CENI, HCC, Gouvernement, …).

(=) : Quelle est, d’après vous, la position de la Communauté internationale par rapport à la situation qui prévaut ?

(=). Quelques ambassadeurs ont d’ores et déjà confirmé la tenue des élections au 16 Novembre 2023. La position de la Communauté Internationale se meut entre l’ombre et la lumière. Elle insiste sur le respect de la Constitution, la tenue des élections à la date déjà fixée, l’organisation de ces élections par le mécanisme et la structure légale qu’est la CENI. Toutefois, certains semblent tomber dans le panneau des revendications « extra-constitutionnelles » des autres candidats. Antananarivo-ville ne représente pas Madagascar. La Communauté Internationale devrait néanmoins se rendre dans les provinces et régions pour constater de visu l’engouement et le calme de la population en faveur de la tenue des élections à la date déjà annoncée. Le mouvement de perturbation de ces candidats est circonscrit dans la Capitale, ce qui est loin d’être représentatif. Il ne prend pas d’ampleur dans les périphéries, Districts et Régions. Peut-on acheter la souveraineté nationale, dissoudre les institutions de la République, bafouer la constitution et priver tout un peuple de son droit de vote pour les 11 milliards fmg de ce collectif ? C’est pas cher payé pour un tel enjeu !

(+) : Est-ce qu’il y a un risque de grave crise post-électorale ?

(=) : A mon sens, c’est l’un des candidats potentiels qui est derrière cette situation. Il s’agit d’un « perturbateur invétéré ». Il est le fil rouge de toutes les crises à Madagascar. Comme en 2001, 2009, 2018, ayant engendré des affrontements fratricides entre forces armées (Zanadambo, BANI, FIGN,…) et des heurts entre civils… En 2023, il récidive.

(+) : Derniers mots ?

(=) : Chaque leader de partis nourrit ses propres ambitions : pour briguer la magistrature suprême, il faut être seul. Ce mouvement se désagrégera peu à peu. La date est gravée dans le marbre, les conditions matérielles et financières sont réunies pour cheminer vers les élections, avec le soutien des Partenaires techniques et financiers et de la communauté internationale. Parmi les 11 candidats, quelques-uns ont déjà pris la route et sont d’ores et déjà en campagne, nous saluons leur engagement… Nous attendons que les autres leur emboîtent le pas s’ils sont prêts. Car qu’ils entrent en campagne ou non, les élections auront lieu… le match se tiendra et ils seront  les perdants avant l’heure.

 

Un sincère hommage aux âmes bienveillantes qui œuvrent pour que le pays persiste dans le respect de l’ordre constitutionnel, pour peaufiner l’organisation des élections. Notamment les Forces de l’ordre, la HCC, la CENI, le Gouvernement, le FFKM et la Communauté internationale ainsi que les Partenaires techniques et financiers.

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Editorial

  • Dans l’œil !
    Attention ! Le pays court un danger de … mort. On n’est plus en situation de « menace » mais déjà en « péril », dans le rouge. On est dans la gueule du loup ! Dans l’œil du cyclone. Delphin, ce digne père de famille, a été lynché à … mort, sans autre forme de procès. Un énergumène fils enterre sa propre mère à… domicile. Un époux lambda tue sa femme ou sa compagne comme si de rien n’était. Et ainsi de suite ! La liste de faits troublants et inquiétants est longue. Si rien de sérieux ne soit pas mis en branle, la société malagasy courrale risque de la désintégration.

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